Le travail de l’élève

LE TRAVAIL DE L’ÉLÈVE

Comment aborder ce sujet en faisant l’impasse sur des choses lues ou entendues telles que :

Bon travail, travail sérieux mais la participation est rare, excellent travail.
Manque de travail, pas de travail personnel, aucun travail
Il faut se mettre au travail, et vite !

Les élèves ne travaillent pas, les élèves ne savent plus travailler, ils n’ont aucune habitude de travail, ils ne savent pas ce que c’est, le travail !

Autant faudrait-il savoir ce que travailler veut dire. Or, force est de constater que :

  • - les représentations du travail personnel de l’élève sont chargées a minima de malentendus (par exemple : plus on travaille, plus on réussit)
  • - le TPE est souvent réduit au travail à la maison, autrement dit aux devoirs, ce qui relève clairement d’un processus d’externalisation. Or, le temps à la maison n’est pas toujours le moment le plus propice au TP et aux apprentissages. Cette situation génère de l’anxiété tant pour les parents que pour leurs enfants qui peuvent se trouver sanctionnés pour travail non fait parce que le concept « travail qu’on n’a pas pu faire quelqu’en soit la raison » n’existe pas dans les carnets de liaison. Nous savons tous qu’un cours qui commence par le constat que la moitié de la classe n’a pas fait le travail demandé est un cours voué à l’échec étant donné le climat de tension que cela génère. Ainsi et afin d’éviter que certains enseignants se résignent à ne plus donner de devoirs à faire, ce qui peut s’avérer préjudiciable par exemple pour les élèves de BCP souhaitant poursuivre en BTS, il est impératif de rappeler que la classe est d’abord un lieu où les élèves travaillent (selon l’expression de Philippe Meirieu) et que s’ils peuvent poursuivre ce travail hors la classe c’est parce qu’on l’a déjà engagé avec eux.

C’est cette interrogation fondamentale de la définition du travail qui nous a amenés, inspecteurs du second degré, à constituer un groupe académique dès la rentrée 2017 visant in fine la montée en expertise des enseignants sur cette question et sur le lien fort et nécessaire qu’il s’agit de construire entre le travail DC et le travail HC.

Un certain nombre d’actions sur le territoire se sont d’ores et déjà mises en place à différentes échelles : au sein des EPLE sous votre pilotage, avec les inspecteurs référents, mais aussi au sein des BE (avec ici ou là des GT identifiés), au niveau académique dans le cadre de formations de formateurs qui inscrivent ce sujet au cœur de la réflexion, et différentes actions de formation (transversales ou disciplinaires) qui remportent un franc succès en termes d’inscriptions, ce qui montre et c’est rassurant un intérêt grandissant des professeurs pour ce sujet.

Enfin, en termes de perspectives et au-delà de gestes transversaux, nous pensons que pour renforcer l’expertise des enseignants il faudra :

  • - procéder à un retour aux disciplines et déterminer par exemple pour chacune d’entre elles une typologie du travail utile et indispensable à la montée en compétence des jeunes qui nous sont confiés,
  • - envisager la question du TPE de l’élève dans la progressivité de son parcours de l’école vers le collège, du collège vers le lycée et du lycée vers le supérieur sous l’angle de la continuité pédagogique,
  • - mettre tous les travaux en cohérence et trouver les meilleurs outils pour favoriser la mutualisation des ressources.

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